Le changement climatique mondial est entré dans nos vies comme un évènement annoncé dont la date programmée ne cesserait de changer. Il s’y installe par effraction.
De certitude, il se fait incertitudes et sentiments d’impuissance ; d’évènement, il se fait climats, ambiances, troubles ; de global, il se fait mosaïque.
Pour retrouver de la puissance d’agir et prendre soin des milieux de vie humains et autres qu’humains, il faut multiplier les formes de coopérations existantes, mais aussi en inventer d’inédites. Mais cela ne peut se faire sans réinterroger les critères et outils à travers lesquels nous interprétons ces territoires qu’auparavant nous appelions terroirs.
C’est le projet de Citerr de participer, à sa mesure, à ces inventaires et à ces inventions.
Implanté dans la biorégion des Landes de Gascogne, entre fleuve et océan, Citerr s’y positionne à partir du milieu, pour proposer d’autres interprétations du territoire.
Fabulations spéculatives, hypothèses prospectives, enquêtes participatives où « savoirs élaborés » et savoirs constitués se rencontrent, sont mises en conversation pour créer de possibles leviers d’action et de développement à l’échelle locale.
Jean-Philippe Halgand/Citerr, août 2021
Citerr est l’acronyme de Centre d’Interprétation du Territoire.
Citerr est un site artistique et un bureau d'études d'art contemporain. Dans un même mouvement.
Citerr conçoit et réalise des projets artistiques et de recherche pour interpréter les territoires autrement et, ce faisant, ouvrir d'autres possibles.
Citerr imagine, avec les moyens de l'art, des propositions résilientes de développement territorial, culturel et environnemental.
Citerr est implanté à Bordeaux, en Nouvelle-Aquitaine.
Citerr est une utopie réaliste.
Ses orientations sont définies par un projet scientifique.
Le projet de Citerr s'est dessiné en août 2020, motivé par :
Interpréter une géographie, c’est la première chose que font les populations humaines qui choisissent de s'y établir. C’est la condition d'un habitat temporaire ou pérenne. C'est la naissance d'un territoire.
Interpréter un territoire, c’est aussi prêter attention à tous les outils d’analyse, critères et données qui en construisent une image pour l’objectiver et faciliter la prise de décisions visant à le transformer et à l'administrer.
Interpréter, c'est d'abord décrire.
Face à des situations nouvelles comme la crise climatique et l'extinction du vivant, il faut repenser ce qui semblait acquis, se doter de nouveaux outils, de nouveaux critères d'appréciation, décaler les regards, afin de fabriquer un futur commun.
Interpréter un territoire, c’est ce que font les artistes depuis toujours. Ils en font des paysages, les peuplent, les traduisent en gestes, sons, chansons, en formes et récits.
Avant d'être producteurs et metteurs en scène de situations « sensibles » où œuvres et personnes se rencontrent, les artistes sont, avant toute chose, des metteurs en relations.
Ils nouent des connexions que la logique ou la raison auraient ignorées. Des connexions qui, pour inhabituelles qu’elles soient, dévoilent le familier derrière l’étrange.
Citerr utilise les langages de l’art pour proposer des interprétations nouvelles du territoire, qui peuvent susciter ou appuyer des prises d'initiatives éco-créatives et des expérimentations inédites à l'échelle locale.
Citerr se situe en cela dans le droit fil d’artistes, designers et architectes qui ont inscrit leurs pratiques et expertises dans des projets marqués par une forte conscience environnementale et sociale.
Dans la cartographie néoaquitaine et nationale des acteurs impliqués dans l’aménagement territorial face aux crises écosystémiques et climatiques en cours, Citerr entend se positionner comme une force d'analyses et de propositions innovantes.
Citerr
structure ses moyens d'action en trois axes :
Le fondateur de Citerr
est Jean-Philippe Halgand.
Il est artiste-auteur et en assume la direction éditoriale.
Il a 57 ans.
Jeune artiste autodidacte au milieu des années 1980, il entame un parcours qui le mène de la peinture à l’installation et à la performance, avec des expériences formatrices dans l’édition de revues de poésie contemporaine.
Ses expositions personnelles et collectives en galeries et lieux alternatifs forgent son goût pour le commissariat et l'organisation de projets artistiques.
Le point d'orgue en sera la première édition d'Aux500Diables en 1993 à Bordeaux, un projet artistique collectif qu'il initie avec le sculpteur Stéphane Augagneur et dont il partage le commissariat.
Près d'une quinzaine d'artistes y participent dont Olivier Bardin, Éric Chabrely, Marc De la llave, les Éditions de l'Attente, Isabelle Gillardeau†, Caroline Granier, Laure Guelle, Jonathan Hindson, Vincent Laval, Myriam Mihindou, Patrick Polidano, Marc Vernier.
Réparties aux quatre coins de la ville, les œuvres créées dialoguent avec les architectures de leur lieu de présentation (ateliers, appartements, bâtiments abandonnés ou en extérieur).
Un bus de ville affrété pour le vernissage dessert les différents lieux investis.
Tu viens mon amour ?, une exposition-happening personnelle clôture cette séquence de 10 ans, à la galerie d'art contemporain Zographia dirigée par Katia Feijoo, en 1994 à Bordeaux.
→ Périclès, atelier virtuel (1995-2000)
En 1995, il fonde sur Internet avec le peintre Thierry Michelet†, Périclès
, une des premières plateformes indépendantes d'artistes en France, à faire du Web son matériau de création et son unique mode d'apparition publique.
Pendant ses cinq années d'existence, le site, hybride de galerie expérimentale et de magazine, est alimenté par des contributions régulières ou ponctuelles, ainsi que par des cartes blanches données à des artistes invité·e·s.
Il présente les œuvres originales, rubriques et traductions d'une quinzaine d'artistes, écrivains, poètes, journalistes, critiques, musiciens et architectes de nationalités différentes.
Autrices et auteurs dont les créations et collaborations ont été présentées sur Périclès entre 1995 et 1999 : Annie Abrahams, Laurence André, Yolanda Astuy, Christophe Ballangé, Érik Baron, Craig Berlin, Christophe Bruneel, Chang Hsia-Fei, Laurent Cerciat, Éric Chabrely, Philippe Di Folco, Rachel Greene, Bertrand Grimault, Patrick Guyho†, Jean-Philippe Halgand, Teri Hoskin, Isabelle Jelen, Franck Pruja & Françoise Valéry, Yaël Kanarek, Anne Lacaton & Jean-Philippe Vassal, Catherine Mazières, Thierry Michelet†, Bilto Ortega, André Paillaugue & Franck Pruja, Jacques Perconte, Franck Pruja, Antoine Puech, Gilles-Christian Réthoré, Valérie de Saint-Do, Igor Stromajer, Jean-Paul Thibeau, Juliette Valéry.
Le site qui est en français et en anglais, sera remarqué internationalement pour la qualité des œuvres et contenus présentés et pour ses interfaces graphiques.
→ Pavu.com, entreprise en arts informatifs (1999 →)
Invité du festival d'art technologique et Internet, X-99 à Lorient en 1999, il y fait la connaissance du peintre Clément Thomas et du cybernéticien poète Paul Dupouy.
De cette rencontre naît pavu.com
, une entreprise technologique d'actualisation et de valorisation des arts populaires, dont il devient l'Executive Directeur.
Après 8 ans d'hyperactivité et des œuvres présentées à New York, Skopje, Kassel, Francfort, Tijuana, Murcia, Amsterdam, Copenhague, Athènes, São Paulo, Paris et sur le Web, pavu.com
cesse toute activité publique et se retire sur les cimes du mont Kaisapol, sommet de son inspiration.
L'entreprise sort de sa retraite 7 ans plus tard, en 2014, pour délivrer à la galerie bordelaise Sun7, d'ultimes enseignements avant de se dissiper à nouveau dans la brume.
→ Chargé de mission Art & NTIC
Commanditaire : Ministère de la Culture-Drac Aquitaine
1999-2000
Chargé de mission par le Ministère de la Culture - Drac Aquitaine associé à l'agence régionale Aquitaine Europe Communication,
il réalise un inventaire des pratiques artistiques émergentes sur Internet.
Il supervise l'édition d'un livrable sur support CD-Rom et Web, intégrant plusieurs œuvres d'artistes français et étrangers sous des contrats de diffusion élaborés à sa demande avec un juriste.
L'inventaire est accompagné d'un essai qui resitue ces œuvres d'art contemporain dans l'histoire plus large des relations entre arts et innovations technologiques.
La valorisation du livrable donne lieu à de nombreuses conférences. Il est diffusé à l'échelle nationale, auprès des structures artistiques et culturelles et auprès des médiathèques du réseau aquitain.
→ Commissaire de résidences d'artistes Internet
Commanditaire : ADDC - Résidences de l'art en Dordogne
2002
À la demande de l'ADDC qui souhaite expérimenter des résidences hybrides avec des artistes œuvrant sur le Web,
il définit un cahier des charges, intégrant l'ancrage territorial et la dimension de collaboration avec les structures éducatives locales.
Il propose plusieurs artistes dont il organise la présentation des projets et les rencontres avec les partenaires locaux.
→ Conférencier - formateur Art et Internet
Commanditaires multiples
1997-2003
Conférences, journées de formation et ateliers autour des pratiques artistiques sur Internet, à destination des écoles des beaux-arts, médiathèques et écoles supérieures de communication ou d'autres cadres comme l'Université d'été de la communication d'Hourtin (Gironde).
→ Éditeur-rédacteur Web
Commanditaire : FRAC Collection Aquitaine
2002-2003
Il coordonne la refonte de l'inventaire d'artistes Internet précédemment réalisé en vue de son intégration sur le portail Internet du FRAC Aquitaine.
Cette refonte éditoriale, graphique et technique s'accompagne de la rédaction de notices de présentation d'une sélection d'œuvres et d’artistes, à des fins de médiation.
Recruté par l'École supérieure des beaux-arts de Bordeaux (Ebabx) qui recherche un artiste de visibilité internationale travaillant avec Internet, il y exerce comme professeur d'enseignement artistique dans les deux cycles d'études (niveaux licence et master) de 2001 à 2020.
Il y accompagne la formation des étudiant·e·s dans des ateliers de création orientés vidéo, performance et pratiques numériques « post-média » et dispense des enseignements magistraux. Il coordonne en parallèle plusieurs expositions et manifestations hors les murs, impliquant, dans des logiques de projets, un grand nombre d'étudiant·e·s d'art et de design de l'école, toutes années confondues.
→ Expositions et manifestations hors les murs (sélection)
→ Enseignements théoriques (sélection)